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7 - Les Boucles de la Moselle
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Une alternance de méandres tantôt préservés, tantôt anthropisés

• Communes concernées par cette unité de paysage
    AINGERAY BAINVILLE-SUR-MADON BICQUELEY CHALIGNY CHAUDENEY-SUR-MOSELLE CHAVIGNY FLAVIGNY-SUR-MOSELLE FLEVILLE-DEVANT-NANCY FONTENOY-SUR-MOSELLE FROLOIS FROUARD GONDREVILLE LIVERDUN LUDRES MAIZIERES MARON MEREVILLE MESSEIN NEUVES-MAISONS PIERRE-LA-TREICHE POMPEY PONT-SAINT-VINCENT RICHARDMENIL SEXEY-AUX-FORGES VILLEY-LE-SEC VILLEY-SAINT-ETIENNE
• Inter-communalités concernées par cette unité de paysage
    CC DE MOSELLE ET MADON CC DU MASSIF DE HAYE CC DU PAYS DE COLOMBEY ET DU SUD TOULOIS CC DU SAINTOIS AU VERMOIS CC DU TOULOIS COMMUNAUTE URBAINE DU GRAND NANCY CC DE HAZELLE CC DU BASSIN DE POMPEY

[sommaire]

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6.7 Mio - 2737 x 2560 pixels

Situation

Au droit de Neuves-Maisons, la Moselle quitte brusquement l’orientation nord-sud des Côtes de Moselle pour effectuer un « détour » au cœur du plateau de Haye. Elle y dessine une vallée étroite et sinueuse appelée [bleu violet]« Boucles de la Moselle »[/bleu violet], baignant la ville de Toul avant de s’écouler à nouveau au travers des Côtes de Moselle à l’aval de Frouard.Ce tracé particulier, issu de l’histoire géologique du cours d’eau (voir « La capture de la Moselle » dans « Les paysages et l’eau ») participe au caractère de cette unité de paysage : en s’écartant du couloir de développement de la vallée urbanisée de la Moselle (unité de paysage n°7) [bleu violet]les paysages ont conservé un caractère rural et naturel[/bleu violet] entre Neuves-Maisons et Frouard.

L’unité de paysage est constituée de [bleu violet]deux types de paysages[/bleu violet] : une courte séquence en partie amont des boucles de la Moselle autour de Neuves-Maisons et de Pont-Saint-Vincent présente des paysages marqués par l’urbanisation et l’industrie (12 km de long) ; une longue et étroite portion de vallée entaillée dans le plateau de Haye, aux paysages boisés et naturels, présente deux parties séparées par l’ouverture sur la plaine de la Woëvre à la hauteur de Toul, l’une mesurant 13 km, l’autre 11 km de long environ.

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Liverdun et les Boucles de la Moselle
« De grosses tours rondes, démantelées et vides, puissances d’autrefois, assises en les herbages et pleurant leur vaillance perdue, sont là, à des intervalles de cerisiers et de noyers, des tours aux bases énormes et que du lierre encapuchonne… couronne de verdure aussi belle que les fiers créneaux de jadis. Le val commence alors, vallon de grâce et de mystère, le val fleuri d’arbustes et de roses bruyères, le val où des roches sortent du vieux sol lorrain contempler les bonnes gens qui passent, stupéfaites et ravies. Le vallon de paix, solitude adorable au cœur des merveilles de Liverdun, s’en va, longtemps, longtemps, au milieu d’un ruban vert de minces prairies, entre les sapins noirs et les vergers, regardant les grottes entrouvertes, les rochers qui ont sauté le fossé, les millénaires que les pluies ont lavées et lentement pénétrées. » Emile Badel, Les Monts sacrés de Lorraine (1916)

Une vallée isolée et boisée

Situées à l’écart des axes privilégiés de communication du sillon mosellan, [bleu violet]les Boucles de la Moselle[/bleu violet] présentent aujourd’hui des paysages naturels qui font son identité. Cette portion de vallée a pourtant connu un certain dynamisme, comme en attestent [bleu violet]les sites bâtis fortifiés[/bleu violet] de Liverdun et de Villey-le-Sec, construits en surplomb de la Moselle, gardiens des passages offerts par la vallée.
Au XIXe siècle, une activité industrielle se développe autour des mines de Maron Val de Fer, l’urbanisation et les industries s’installent dans la vallée entre Chaligny et Flavigny-sur-Moselle, le relief très marqué limitant l’urbanisation à l’aval.
Les infrastructures se multiplient dans le fond de vallée avec le creusement du canal de la Marne au Rhin (1842) et la construction de la voie ferrée (1852).
Plus récemment, la canalisation de la Moselle, à l’aval de Neuves-Maisons pour le passage au gabarit européen des péniches de 1500 tonnes, a modifié l’aspect naturel du lit du cours d’eau.
[bleu violet]Les boisements sont très présents dans les paysages de la vallée[/bleu violet], en continuité avec la forêt qui s’étend sur le plateau de Haye. Ils sont essentiellement composés de hêtres et de chênes, couvrant les hauts des coteaux et les versants les plus abrupts.
Les parcelles agricoles se retrouvent essentiellement sur les rebords du plateau, plus facile à cultiver.
Les fonds de vallée et les coteaux cultivés se font rares et sont souvent enfrichés et gagnés par les boisements participant à la fermeture des paysages.

Caractéristiques paysagères illustrées

Une vallée encaissée et escarpée, cadrée par des reliefs puissants et boisés

© Agence Folléa-Gautier Paysagistes-Urbanistes - Conseil Général 54

Les Boucles de la Moselle entaillent le plateau de Haye, creusant une vallée encaissée enfouie dans une enveloppe forestière dense – Liverdun

La Moselle, un cours d’eau large et canalisé dessinant des méandres dans une vallée sinueuse

© Agence Folléa-Gautier Paysagistes-Urbanistes - Conseil Général 54

Le cours de la Moselle a été fortement artificialisé afin de permettre la navigation à grand gabarit jusqu’à Neuves-Maisons – Liverdun

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La Moselle canalisée présente un cours régulier, magnifié par les amples coteaux boisés qui l'accompagnent - Liverdun

Des villages et bourgs présentant des sites bâtis et un patrimoine de qualité : Liverdun, Villey-le-Sec, ...

© Agence Folléa-Gautier Paysagistes-Urbanistes - Conseil Général 54

Le village perché de Liverdun, posé sur un escarpement qui domine une boucle de la Moselle

© Agence Folléa-Gautier Paysagistes-Urbanistes - Conseil Général 54

Vestiges des fortifications de Villey-le-Sec surplombant une boucle de la Moselle

© Agence Folléa-Gautier Paysagistes-Urbanistes - Conseil Général 54

Village niché en fond de vallée – Pierre-la-Treiche

© Agence Folléa-Gautier Paysagistes-Urbanistes - Conseil Général 54

Village surplombant une boucle de la Moselle – Villey-Saint-Etienne

Une vallée en partie marquée par l’activité industrielle, parfois spectaculaire, et par l’urbanisation

© Agence Folléa-Gautier Paysagistes-Urbanistes - Conseil Général 54

Le centre-ville de Neuves-Maisons dans le fond de la vallée

© Agence Folléa-Gautier Paysagistes-Urbanistes - Conseil Général 54

Le site de Pont-Saint-Vincent sur les bords de la Moselle

© Agence Folléa-Gautier Paysagistes-Urbanistes - Conseil Général 54

L’usine SAM (aciérie), monument trônant dans le fond de la vallée de la Moselle – Neuves-Maisons

L’agglomération de Toul qui s’étend dans la plaine entre la Moselle, la plaine de la Woëvre et les Côtes de Meuse (voir aussi l’Unité de paysage 5 - Les cotes de Toul)

© Agence Folléa-Gautier Paysagistes-Urbanistes - Conseil Général 54

L’agglomération de Toul s’étend dans la plaine de la Woëvre, entre les berges de la Moselle à l’est et les buttes-témoins du Mont-Saint-Michel et de la Côte Barine à l’ouest – Vue depuis les pentes du Mont-Saint-Michel

La citadelle de Toul, un riche patrimoine architectural et urbain, témoignage de son passé (voir aussi l’Unité de paysage 5 - Les cotes de Toul)

La cathédrale Saint-Etienne construite du XIIIe au XVe siècle (Toul était un des « Trois Évêchés » lorrains avec Verdun et Metz), les fortifications de Vauban enserrant encore nettement le centre ancien dans un écrin de verdure et d’eau, les vieilles rues et de nombreux monuments donnent un certain charme à la vieille ville malgré les bombardements de 1940.

© Agence Folléa-Gautier Paysagistes-Urbanistes - Conseil Général 54

La citadelle de Toul, compacte et tenue dans ses fortifications construites par Vauban est dominée par les tours de la cathédrale Saint-Etienne (gauche) et la collégiale Saint-Gengoult (droite) – Vue depuis les pentes du Mont-Saint-Michel

Un fond de vallée fortement marqué par l’exploitation des gravières et la création d’étangs à l’amont de Neuves-Maisons

Des paysages précieux de campagne sur les coteaux et dans les petits vallons latéraux, gagnés par les boisements et l’enfrichement par endroits

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Elégant paysage de campagne dans le vallon du Font de Renonvaux, préservé au milieu de l’urbanisation - Chavigny

Fonctionnalités écologiques et patrimonialité

[bleu violet]Les boucles de la Moselle[/bleu violet] sont inscrites dans la continuité forestière Nord-Sud de l’unité paysagère du plateau de Haye. [bleu violet]Les méandres[/bleu violet] sont tantôt préservés, tantôt anthropisés (au Nord vers Liverdun et Frouard et au Sud vers Neuves-Maisons).
A l’Ouest de ces deux zones urbanisées, [bleu violet]les milieux forestiers remarquables[/bleu violet] dominent : forêts de ravins, hêtraies-chênaies couvrant les hauts des coteaux, fonds de vallons et fragments de forêts alluviales bordant la Moselle et ses étangs. Les fonds de vallon sont propices à la présence de certaines espèces d’amphibiens comme [bleu violet]le Sonneur à ventre jaune[/bleu violet]. La mosaïque d’habitats se complète par les milieux secs tels que les parois rocheuses et les pelouses calcaires des côtes de Moselle, présentes sur les coteaux (Aingeray, Jaillon, Liverdun) ou sur plateau (Plateau Sainte-Barbe, Sexey-aux-Forges). Elles abritent une faune et une flore spécifiques dont par exemple [bleu violet]la Marguerite de la Saint-Michel[/bleu violet], protégée en France, et des papillons tels que [bleu violet]le Flambé[/bleu violet] ou [bleu violet]le Damier de la Succise[/bleu violet].
Les lisières forestières, les pelouses et la Moselle servent aux différentes espèces soit comme terrains de chasse soit comme axes de déplacements privilégiés, notamment pour les chiroptères et les oiseaux.
Entre Neuves-Maisons et Toul, la présence d’anciens ouvrages militaires, de ponts et d’une grotte servent de refuge pour plusieurs espèces de chauves-souris telles que [bleu violet]le Grand Murin[/bleu violet],[bleu violet] le Grand Rhinolophe[/bleu violet] et [bleu violet]le Petit Rhinolophe[/bleu violet].

Analyse critique, identification de points forts et de points faibles

© Agence Folléa-Gautier Paysagistes-Urbanistes - Conseil Général 54
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légende de la carte d'analyse critique

Atouts :

Le cadre naturel et boisé des Boucles de la Moselle qui renforce le caractère intime et naturel des paysages

Les rares parcelles agricoles encore cultivées sur les coteaux et dans le fond de vallée ; elles sont peu à peu gagnées par l’enfrichement et les boisements et constituent les derniers paysages ouverts de la vallée

Le patrimoine architectural et urbain, notamment de Liverdun, et de l’ensemble fortifié de Villey-le-Sec

© Agence Folléa-Gautier Paysagistes-Urbanistes - Conseil Général 54
© Agence Folléa-Gautier Paysagistes-Urbanistes - Conseil Général 54

Ancienne place forte, la ville haute de Liverdun conserve un riche patrimoine médiéval – L’église Saint-Pierre (XIIème siècle)

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La place de la Fontaine, bordée d’arcades - Liverdun

Les points de vue depuis les coteaux : des lieux permettant la découverte de paysages panoramiques

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Point de vue sur la vallée de la Moselle depuis les hauteurs de Ludres

Les pelouses calcaires : des milieux « naturels » rares et recélant une grande richesse écologique mais fragiles suite à l’abandon des pratiques pastorales (enfrichement et boisements progressifs), entraînant une diminution de la diversité des habitats et donc de la biodiversité

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Pelouse calcaire – Pont-Saint-Vincent

Fragilités :

La disparition des prairies et la consommation des fonds de vallée par les gravières entre Neuves-Maisons et Richardménil

Le manque d’aménagement des berges de la Moselle pour les circulations douces : inaccessibilité, enfrichement, activités industrielles

La fragilisation du paysage des coteaux par les extensions urbaines, l’intensification des pratiques agricoles ou l’enfrichement

La disparition des pelouses : Les pelouses ont durement subi l’arrêt progressif du pâturage ovin, à partir des années 1950. Sans rôle économique, elles ont été boisées en Pins noirs, transformées en carrières (plateau Sainte-Barbe pour partie) ou laissées à l’abandon comme à Liverdun. Certaines ont profité de l’arrêt de la viticulture au début du siècle.

La dégradation des entrées et des traversées de villes par des phénomènes d’urbanisation linéaire (notamment le long de la RD90 entre Liverdun, Frouard et Pompey, le long de la RD974 entre Neuves-Maisons et Chavigny, et le long de la RD115 entre Messein, Neuves-Maisons et Chaligny) et un manque de valorisation de centres anciens

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Traversée de ville à valoriser – Neuves-Maisons

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Centre de village à valoriser – Pierre-la-Treiche

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Fragilisation du paysage du fond de vallée : dépôts – Liverdun