Vivre les paysages de Meurthe-&-Moselle

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Les paysages habités
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[sommaire]

Les dynamiques d’évolution récentes

Au 1er Janvier 2013, le département de la Meurthe-et-Moselle (Voir Observatoire Départemental) comptait officiellement [bleu violet]746 502 habitants[/bleu violet].

De 1999 à 2013, sa population s’est accrue de près de 32 723 habitants, c’est-à-dire environ 2 300 personnes par an.
Ce renouveau démographique fait suite à une période de perte de population dans les années 1970 et 1980.

Sur une superficie de [bleu violet]5246 km²[/bleu violet], [bleu violet]la densité de population[/bleu violet] est assez forte, avec environ 142 habitants par km² (contre 100,5 pour la moyenne nationale).
Logiquement, le département présente ainsi un taux d’espaces artificialisés par l’urbanisation supérieur à la moyenne nationale avec 6,6% (soit deux points de plus que la moyenne en France).
Toutefois, cette artificialisation reste localisée autour des [bleu violet]principaux pôles urbains[/bleu violet] (Nancy, Longwy, Briey, Lunéville, Pont-à-Mousson et Toul), laissant des espaces ruraux faiblement habités.

[bleu violet]Les paysages du département offrent ainsi d’intéressants contrastes bien affirmés entre secteurs urbains et secteurs naturels/ruraux[/bleu violet], qui constituent un atout dans un contexte national où les paysages sont davantage marqués par une urbanisation diffuse banalisante et problématique. (source : Insee)

Une pression forte de l’agglomération nancéienne

Le sud/sud-ouest du département connaît une forte croissance de population. Comme autour de toutes les grandes agglomérations de France, le phénomène de [bleu violet]périurbanisation[/bleu violet] touche les communes situées autour de Nancy, ainsi que des communes plus éloignées jusqu’à une distance de 30 kilomètres.

Autour des villes de [bleu violet]Toul, Pont-à-Mousson et Lunéville[/bleu violet], les deux tiers des communes voient leur nombre d’habitants augmenter.
Celles situées près de Nancy affirment leur vocation résidentielle en enregistrant une accélération du rythme des constructions neuves et, chaque jour, de 25% à 50% de leurs actifs se déplacent pour travailler dans l’agglomération nancéienne. (source : Insee, Ecoscopie de la Meurthe-et-Moselle2008)

Evolution de l’urbanisation autour de Nancy entre 1951 et 2007.

En 1951, l’urbanisation de [bleu violet]Nancy[/bleu violet] a gagné les villes de la première couronne (Laxou, Maxéville, Malzéville, Saint-Max, Essey-lès-Nancy, Tomblaine, Jarville-la-Malgrange). Un ruban industriel s’étire dans le fond de vallée.
En 1974, l‘urbanisation s’est développée [bleu violet]en première couronne[/bleu violet], notamment avec la construction des grands ensembles, tandis que les nappes de maisons individuelles s’étalent largement, gagnant peu à peu les pentes (Dommartemont, Villers-lès-Nancy, Vandoeuvre-lès-Nancy, Malzéville) et des communes plus éloignées (Seichamps, Pulnoy, Saulxures-lès-Nancy, Heillecourt, Houdemont, Ludres, Chavigny, Neuves-Maisons). De nouvelles zones d’activités apparaissent aux abords de l’autoroute : les zones industrielles de Heillecourt-Houdemont et de Ludres.
En 2013, l’urbanisation s’étend sur les pentes, dépassant les limites naturelles du bassin de la Meurthe en atteignant le rebord du plateau de Haye à l’ouest. L’étalement urbain se poursuit dans les plaines à l’est (Pulnoy, Seichamps) et au sud (Ludres).

Urbanisation de Nancy en 1951

Urbanisation de Nancy en 1974

Urbanisation de Nancy en 2007

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Une apparition de « communes dortoirs » autour des principales agglomérations

Depuis les années 1970, le nombre de voitures n’a cessé de croître, devenant un mode de déplacement courant : en 2013, 75% des Meurthe-et-Mosellans se rendent au travail en voiture (source Ifen).
L’usage de la voiture individuelle a favorisé le mouvement de [bleu violet]périurbanisation[/bleu violet] : de nombreux villages sont réinvestis par de nouveaux habitants vivant à la campagne et travaillant à la ville ; avec en contrepartie la constitution de lotissements « dortoirs » qui affaiblissent parfois les centralités existantes.

Un renouveau démographique dans le Pays-Haut

Après une période de perte de population durant la crise industrielle, entre 1950 et 1999, le Pays-Haut connaît aujourd’hui [bleu violet]un renouveau démographique[/bleu violet] grâce à la dynamique économique transfrontalière avec le Luxembourg et la Moselle. Alors que le déclin démographique menaçait les territoires de Briey et Longwy, ceux-ci enregistrent depuis 1999 une hausse de leur population, respectivement de 3,2% et 1,1%. Les plus fortes hausses de population se retrouvent à proximité des villes mosellanes de Metz et de Thionville, avec les communes de Audun-le-Roman, Avril, Batilly, Bettainvillers, Briey, Doncourt-lès-Conflans, Moineville, Trieux, etc. (source : Insee)
Ces dynamiques ont [bleu violet]une influence sur les paysages du département[/bleu violet] avec l’émergence de quartiers et villes-dortoirs.
En revanche, [bleu violet]ce renouveau favorise la requalification et la mise en valeur des friches et du patrimoine industriels[/bleu violet] : réhabilitation d’anciens bâtiments industriels en logements, accueil de nouvelles zones d’activités ou même renaturation de fonds de vallée et transformation de sites industriels désaffectés en zone de loisirs (golf d’Herserange, centre équestre de Mancieulles, …).

Des territoires ruraux parfois fragilisés

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Les sept cantons ruraux classés prioritaires par la préfecture de Meurthe-et-Moselle afin de privilégier le développement de l’emploi et des services publics (source : Insee)

A l’écart des aires d’influence urbaine de Nancy, de Metz ou du Luxembourg, le département compte des territoires ruraux peu peuplés qui rencontrent parfois des problèmes propres aux zones rurales : difficultés d’accès aux services, déclin des commerces, éloignement par rapport aux zones d’emploi. Sept cantons sont en particulier concernés : Blâmont, Badonviller, Chambley-Bussières, Cirey-sur-Vezouze, Colombey-les-Belles, Domèvre-en-Haye et Thiaucourt-Regniéville. Ils rassemblent sur 25% du département moins de 6% de la population (40 000 habitants).
Ces territoires les plus ruraux font l’objet de politiques départementales et nationales (amélioration des services publics, projets de Pôles d’excellences rurales, …) afin d’établir une regain d’attractivité.

Des tissus urbains en pleine évolution

Voir ci-infra : « Les processus de transformation des paysages et les enjeux /Les infrastructures, les activités et les énergies ».

Les opportunités, risques et problèmes pour les paysages

La banalisation des paysages des périphéries des villes touchées par l’étalement urbain

Comme partout en France, les pressions d’urbanisation qui s’exercent sur les principaux pôles urbains du département se traduisent par [bleu violet]une consommation des surfaces agricoles et un étalement urbain[/bleu violet], notamment dans les plaines, sous la forme de quartiers résidentiels, de lotissements de maisons individuelles, de zones d’activités, …
Ces dynamiques conduisent à une surconsommation de l’espace, à une dépendance à la voiture pour les déplacements quotidiens, ainsi qu’à un affaiblissement des centralités des villages et des bourgs.

Les récentes lois nationales en matière de [bleu violet]planification et de développement durable[/bleu violet], et en particulier les lois Grenelle,, contiennent des mesures permettant d’enrayer ces phénomènes.
[bleu violet]De réelles prises de conscience[/bleu violet] émergent dans les territoires et des mesures particulières sont désormais inscrites dans les documents d’urbanisme locaux et les différentes politiques publiques.
Par ailleurs, les Plans de Paysage et Chartes Paysagères portés par les collectivités locales permettent de faire connaître et d’enrayer ces phénomènes (Voir la partie Recommandations)

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Etalement de l’urbanisation sur le plateau situé à l’est de Nancy

Etalement urbain sur le plateau situé à l’est de Nancy entre 1951 et 2007 : les coupures d’urbanisation entre les bourgs sont peu à peu gommées pour constituer une nappe d’urbanisation uniforme à l’est de Nancy, entre Tomblaine, Essey-lès-Nancy, Seichamps, Pulnoy et Saulxures-lès-Nancy.

En 1951, le plateau est occupé par des villages encore ruraux : Seichamps, Pulnoy, Saulxures

En 1974, les villages se développent en s’entourant de lotissements

En 2007, les lotissements et les zones d’activités comblent les derniers espaces agricoles entre les bourgs

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Le "débordement" des sites bâtis des principales villes du département

[bleu violet]L’étalement urbain[/bleu violet], mais aussi l’urbanisation le long des routes fragilisent également les sites bâtis des villes. Toutefois, la présence de reliefs puissants (fronts de côtes, vallées, buttes-témoins), le plus souvent soulignés par les boisements, favorise l’intégration des extensions urbaines, limitant leur impact dans les paysages.

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Les dynamiques d’urbanisation fragilisant le site naturel du bassin de Nancy

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L’urbanisation sur le haut du plateau de Haye et sur les coteaux tend à fragiliser le site naturel de Nancy qui reste toutefois lisible grâce à la présence de la couronne forestière. Ici une vue depuis le coteau de Vandœuvre-lès-Nancy

A Nancy, [bleu violet]l’urbanisation tend à sortir du bassin naturel de la ville[/bleu violet], drainé par la Meurthe et cadré par les reliefs des Côtes de Moselle : disparition des coupures d’urbanisation et formation d’un continuum urbain dans le fond de vallée, étalement urbain dans la plaine située à l’est (Seichamps, Pulnoy, Saulxures), débordement de l’urbanisation sur le coteau et le plateau de Ludres à l’ouest.

Etalement urbain et développement des infrastructures dans la plaine de la Woëvre autour de Toul

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L’agglomération de Toul vue depuis les pentes du Mont-Saint-Michel

Carte IGN de Toul en 1977

Carte IGN de Toul en 2007

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A [bleu violet]Toul,[/bleu violet] ville installée sur les berges de la Moselle, l’urbanisation récente s’étend le long des voies principales et s’étale dans la plaine de la Woëvre.

A [bleu violet]Longwy[/bleu violet], l’urbanisation récente s’étend sur le plateau et le long des voies principales, gommant les coupures d’urbanisation et la structure originelle avec une ville industrielle en fond de vallée (Longwy-Bas) et un site stratégique de rebord de plateau (Longwy-Haut). (voir « Les infrastructures, les activités et les énergies »)

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Le site de Pont-à-Mousson dans la vallée de la Moselle

A Pont-à-Mousson, malgré une diffusion de l’urbanisation sur les coteaux, notamment Maidières et Blénod-lès-Pont-à-Mousson, l’agglomération reste bien contenue dans son site de vallée.

La colonisation des coteaux par l’urbanisation, notamment dans les vallées de la Moselle et de la Meurthe

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L’urbanisation des coteaux dans la vallée de la Moselle, ici vers Frouard et Champigneulles, reste tenue par la couronne boisée qui couvre les crêtes

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Développement consommateur d’espace sur le coteau de la vallée de l’Amezule : en piémont, à mi-pente et en lisière forestière à l’amont – Lay-Saint-Christophe

Lay-Saint-Christophe vers 1900 et en 2013 – Dans la perspective de cette rue, le coteau dessine la toile de fond du village. L’urbanisation s’y est développée mais reste délimitée par la couronne forestière qui a gagné la crête.

vers 1900

en 2013

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Développement de l’urbanisation sur le coteau de la vallée de l’Amezule entre 1951 et 2007 (Bouxières-aux-Dames, Lay-Saint-Christophe et Eulmont)

En 1951

En 1974

En 2007

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Les [bleu violet]coteaux[/bleu violet] sont également concernés par les pressions d’urbanisation, notamment dans la vallée de la Moselle et dans l’agglomération de Nancy. Ils sont colonisés par les maisons individuelles qui peuvent s’étendre du pied de coteau à la lisière forestière, englobant les centres villageois anciens et consommant les ceintures de vergers. Il s’agit rarement de mitage urbain par des maisons isolées, mais plutôt de quartiers construits dans la continuité du bâti. On observe par endroits un "remplissage" de la vallée avec :

  • une forte visibilité de l’urbanisation (effet de vitrine des coteaux),
  • un allongement de l’urbanisation provoquant un affaiblissement des coupures d’urbanisation et des centralités des bourgs,
  • un contact direct entre urbanisation et forêts qui conduit à une privatisation des lisières forestières,
  • une disparition des vergers et de la composition paysagère précieuse des coteaux.

Le « durcissement » des relations ville/campagne

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Une relation abrupte entre constructions récentes et grandes cultures

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Autour des extensions urbaines récentes, les limites sont rarement travaillées. Ici, une haie monospécifique opaque banalise le paysage

[bleu violet]Autour des villages[/bleu violet], les vergers, prairies et jardins potagers, dessinent traditionnellement des transitions douces entre le bâti et les espaces agricoles et font une part de la valeur paysagère du département. Or, en s’installant en lieu et place de ces ceintures vertes, les constructions récentes [bleu violet]effacent ces espaces de transition[/bleu violet] : le bâti et les grandes cultures finissent par se juxtaposer de manière brutale, posant des problèmes d’image (fronts bâtis brutaux dans le paysage) et des risques de conflits d’usages entre urbains et agriculteurs, faute d’espaces « tampons ».

La fragilité des formes urbaines rurales face aux nouvelles attentes en matière d’habitat

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Dans le centre ancien, le bâti traditionnel massif et difficile à rénover est laissé en ruine …

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… alors que des maisons récentes colonisent les abords du village

La forme urbaine particulière des villages lorrains, si elle constitue une des [bleu violet]valeurs paysagères clefs[/bleu violet] du département, présente également des contraintes fortes qui ne sont pas toujours facilement intégrées dans les projets d’extension urbaine.
Plusieurs particularités doivent faire l’objet d’une prise en compte spécifique pour se plier aux conditions de vie actuelles :

  • les vastes volumes des fermes sont difficilement adaptables aux aspirations de logements modernes et leurs coûts de réhabilitation sont parfois importants ;
  • leurs formes allongées entre usoirs et jardins offrent peu de largeurs de façades ouvertes à la lumière naturelle ;
  • les larges usoirs doivent à la fois recevoir le stationnement, les piétons, tout en laissant une place au végétal.

Dans cette situation, [bleu violet]les extensions urbaines récentes[/bleu violet] se déconnectent volontiers des centres anciens : soit par des quartiers accolés présentant une forme urbaine sans lien avec le village-rue ou village-tas traditionnel, soit par une urbanisation linéaire qui s’allonge le long des voies.

La banalisation de l’architecture

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L’architecture standardisée, sans lien avec son environnement et ses spécificités, contribue à dévaloriser le paysage construit

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Le modèle de la maison individuelle manque d’intégration paysagère et architecturale tant au niveau des formes, inutilement complexes, que des couleurs

Avec [bleu violet]la sortie des exploitations agricoles des centres des villages[/bleu violet], les vastes fermes sont transformées en bâtiments d’habitations. Les spécificités des ces constructions rendent souvent leur réhabilitation complexe : peu d’ouvertures, bâtiment plus profond que large, présence de grande porte de grange, …
Si certaines restaurations sont réussies, d’autres tendent à banaliser l’architecture traditionnelle.

Cette vue illustre la disparition de certaines caractéristiques telles que les portes de grange en plein-cintre, les fruitiers palissés sur les façades, les persiennes en bois, les tuiles romaines, …

vers 1900

en 2013

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Les [bleu violet]modèles architecturaux[/bleu violet] adoptés pour la majorité des constructions nouvelles, et notamment des maisons individuelles, tendent à [bleu violet]banaliser les paysages[/bleu violet] : souvent standardisée et mal inscrite dans son contexte, la maison pavillonnaire colonise les abords des villages et villes, diminuant les qualités et l’identité des paysages.

La banalisation des espaces publics ruraux : envahissement de la voiture, aménagements à connotations trop urbaines, utilisation excessive d’essences végétales ornementales, …

Bouxières-aux-Chênes vers 1900 et en 2013 - L’espace public est aujourd’hui dominé par la voiture, au détriment du confort du piéton

Lavoir de Bouxières-aux-Chênes - 1900

Lavoir de Bouxières-aux-Chênes - 2013

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Eulmont vers 1900 et en 2013 – La disparition du végétal alliée à la minéralisation des sols donne une image plus sèche du paysage urbain.

eulmont-1900

eulmont-2011

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Bouxières-aux-Chênes vers 1900 et en 2011 – Une certaine pérennité du paysage de la rue. Un beau chêne orne toujours cet élargissement de la rue.

bouxieres-place-1900

bouxieres-place-2011

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Les usoirs sont par endroits entièrement dévolus au stationnement, ne laissant pas de place aux piétons et au végétal. Les usages pour les habitants, mais aussi l’image du village, s’en trouvent dévalorisés – Moineville

Pagny-sur-Moselle vers 1900 et en 2011
Les efforts d’aménagement des espaces publics de la rue ont permis de réduire la largeur de la chaussée et d’ajouter quelques plantations.

pagny-sur-moselle-1900

pagny-sur-moselle-2011

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Au cours des dernières décennies, [bleu violet]la voiture est devenue omniprésente dans la vie quotidienne[/bleu violet]. Dans les bourgs et villages, elle a fini par monopoliser les espaces publics et perturber l’appropriation par les piétons de l’espace de la rue. Ce phénomène s’accompagne d’une [mauve fonce]artificialisation des sols[/mauve fonce] (minéralisation par l’enrobé en particulier), et fragilise peu à peu l’image rurale des villages.
Depuis quelques années néanmoins, des efforts intéressants de [bleu violet]requalification des espaces publics[/bleu violet] redonnent une place aux piétons, canalisent l’espace dévolu à la circulation et au stationnement et réduisent les surfaces homogénéisées et imperméabilisées.

Laître-sous-Amance vers 1900 et en 2011
La transformation du paysage de la rue révèle les [bleu violet]mutations[/bleu violet] qui touchent les villages situés en périphéries des villes. Au début du siècle, l’ambiance est rurale avec des usoirs faisant office de cour de ferme et formant un seul et même espace commun délimité par les façades. Avec le temps, les fermes sont devenues des maisons d’habitation ; l’architecture peut-être plus banale, des haies et murets cloisonnent certains usoirs (sur la gauche notamment) cassant l’unité de l’espace public.

laitre-sous-amance-1900

laitre-sous-amance-2011

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En minéralisant les surfaces de manière indifférenciée, l’espace public semble entièrement dévolu à la voiture. Outre les problèmes d’imperméabilisation excessive des sols, d’image durcie du village, les usages doux, agréables, de proximité, s’en trouvent compromis -

Laneuvelotte vers 1900 et en 2011
L’aménagement des espaces publics permet d’améliorer le confort des habitants. La création de zones privatives plantées d’essences ornementales devant les maisons tend à fractionner l’espace unitaire des [bleu violet]usoirs[/bleu violet], qui sont pourtant des espaces collectifs. Nota : à l’horizon, les boisements se sont développés, remplaçant la ceinture végétale des vergers et potagers.

laneuvelotte-rue-1900

laneuvelotte-rue-2011

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Outre l’encombrement par la voiture et les places de stationnement, les espaces publics des villages et bourgs peuvent également être dévalorisés par d’autres phénomènes :

  • la minéralisation uniforme des sols qui efface l’image rurale des villages, et leur imperméabilisation qui renchérit les coûts de gestion de l’eau ;
  • des aménagements ponctuels ou à connotations trop urbaines avec la création de trottoirs entièrement minéralisés ;
  • la multiplication de mobiliers urbains
  • -*une privatisation des usoirs entraînant un cloisonnement de l’espace ;
  • un choix d’essences trop ornementales pour les plantations, qui ne tient pas compte des spécificités locales et tend à banaliser les espaces publics et à limiter la biodiversité.

La mise en valeur des centres-villes, par une requalification des espaces publics et du patrimoine

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La Place Stanislas, rendue aux piétons après sa rénovation en 2005 – Nancy

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La place Léopold, réaménagée en 2000, est devenue entièrement piétonne et a retrouvé ses alignements de tilleuls – Lunéville

Au cours des dernières années, [bleu violet]la transformation profonde des espaces publics[/bleu violet] à Nancy a permis de requalifier la ville de façon spectaculaire : la mise en place du tramway, l’aménagement des berges de la Meurthe, la valorisation de la place Stanislas, le renouvellement des anciennes friches industrielles, la rénovation des façades...
[bleu violet]Le piéton a retrouvé sa place dans le cœur de ville[/bleu violet] comme sur les bords de la Meurthe. De grands projets à l’échelle de l’agglomération du Grand Nancy se poursuivent, favorisant le renouvellement de la ville et [bleu violet]améliorant la qualité du cadre de vie[/bleu violet] :

  • la requalification du quartier de la gare et de la Place Thiers,
  • la poursuite de la conquête urbaine des 300 hectares entre Meurthe et canal,
  • le nouveau quartier autour du projet universitaire ARTEM situé sur les anciennes casernes Molitor,
  • le plan de rénovation urbaine (ANRU),
  • l’urbanisation des Plaines rive droite, notamment sur le site de l’aéroport de Nancy-Essey, …
    Cette dynamique vertueuse se retrouve dans les principales villes du département avec les projets d’aménagement des centres-villes de Lunéville, de Longwy ou de Toul. Elle reste aujourd’hui plus rare dans les villages et bourgs.

Le renouvellement urbain en cours, la réhabilitation des anciennes friches industrielles

[bleu violet]Avec son riche passé industriel[/bleu violet] et les bouleversements récents liés à la crise de la sidérurgie, la Meurthe-et-Moselle a connu de nombreux mouvements de populations.
Il en résulte de nombreux quartiers de ville et anciennes friches industrielles à renouveler. Dans la seule agglomération de Nancy, les projets de renouvellement urbain (ANRU) sont nombreux.

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Les 7 sites du Projet de Rénovation Urbaine du Grand Nancy (source : Grand Nancy)

« Qu’il s’agisse du Plateau de Haye dans les communes de Laxou, Maxéville, et Nancy, de La Californie à Jarville-la-Malgrange, de Jartom à Tomblaine, de Saint-Michel/Jéricho à Saint-Max et Malzéville, d’Haussonville à Nancy, de Mouzimpré à Essey-lès-Nancy, et des Nations à Vandœuvre-lès-Nancy, ce projet de rénovation urbaine porte sur un parc social de 13 786 logements sociaux et concerne 39 175 habitants sur un total de 700 ha, soit 5% du territoire de l’agglomération. Ce programme prévoit le renouvellement par démolition/reconstruction de 1 909 logements, la réhabilitation de 7 665 autres, l’amélioration en qualité de service de 3 442 logements, et la résidentialisation de 7 961 logements. » (Source : Grand Nancy)

Par ailleurs, les projets de [bleu violet]mise en valeur de tissus urbains désaffectés ou d’anciennes friches industrielles[/bleu violet] sont rendus possibles grâce au concours de l’Etablissement Public Foncier de Lorraine.

Voici quelques exemples :

Le cas du plateau de Haye, Laxou/Maxéville/Nancy

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Constructions récentes et espaces publics plantés sur le plateau de Haye – Maxéville

Le cas du renouvellement sur le plateau de Haye en 2003 au début des travaux de remise en état et de plantation de l’indivision Solvay et en 2008 pendant les travaux de construction. (source : EPF Lorraine)

plateau-haye-2003

plateau-haye-2008

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Après l’acquisition de 455 hectares des anciennes carrières de calcaire Solvay en 1984, l’EPF a été chargé de mettre en œuvre [bleu violet]un vaste projet de renouvellement urbain[/bleu violet] avec la destruction d’une partie des immeubles existants, la construction de nouveaux logements et de bâtiments d’activités et de services.

Le cas d’un ancien village minier du Pays-Haut : Mancieulles

Mancieulles en 1951 et en 2004
En 1951, le bourg de [bleu violet]Mancieulles[/bleu violet] vit au rythme de la mine de fer de Saint-Pierremont. Après la fermeture de la mine en 1978, le site industriel est démantelé. Durant les dernières décennies, une urbanisation peu maîtrisée, sous forme de pavillons individuels, s’est développée de manière linéaire le long des routes, dévalorisant les entrées du bourg. (source : IGN)

Mancieulles, 1951

Mancieulles, 2004

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Les friches ferroviaires au centre de Mancieulles

L’organisation et l’évolution du bourg de Mancieulles au cours des dernières décennies : la friche ferroviaire, une opportunité pour restructurer le tissu bâti hétérogène du bourg autour d’un projet urbain d’ensemble.

Le village rural du plateau

La ville industrielle : cités ouvrières, gares ferroviaires, équipements publics

Urbanisation linéaire récente manquant de cohérence avec les tissus bâtis existants

La friche ferroviaire à requalifier - L’organisation et l’évolution du bourg de Mancieulles au cours des dernières décennies : la friche ferroviaire, une opportunité pour restructurer le tissu bâti hétérogène du bourg autour d’un projet urbain d’ensemble.

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Avec le développement fulgurant de la sidérurgie à la fin du XIXe siècle, les villages situés à proximité des mines de fer ont connu de grands bouleversements. Les villages ruraux sont devenus des villes industrielles qui se sont développées autour des usines et des mines avec de vastes cités ouvrières et de nombreux équipements.

Avec la fin de la période industrielle durant les années 1970-1980, ces bourgs se sont vidés de leurs habitants. Les efforts pour [bleu violet]rénover les tissus urbains et reconquérir les anciennes friches industrielles[/bleu violet] se poursuivent.
[bleu violet]Les espaces à requalifier[/bleu violet] sont souvent vastes, il est alors nécessaire de mener un projet d’ensemble permettant notamment :

  • d’éviter l’urbanisation linéaire le long des routes,
  • de renforcer la centralité des bourgs,
  • de reconnecter des quartiers isolés les uns des autres,
  • de développer l’attractivité de la commune.