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Les paysages et les milieux « naturels »
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[sommaire]

Un patrimoine naturel riche et diversifié

© Agence Folléa-Gautier Paysagistes-Urbanistes - Conseil Général 54

Les paysages et les milieux « naturels »

Les milieux et paysages de Meurthe-et-Moselle

Si [bleu violet]la forêt couvre près du tiers du département[/bleu violet] (la Lorraine étant l’une des régions françaises les plus boisées), la palette des milieux naturels est plus diversifiée, avec des [bleu violet]pelouses calcaires, des prairies, des rivières, des étangs, des tourbières[/bleu violet], constituant un patrimoine naturel riche et proposant autant de paysages remarquables.

La forêt couvre le tiers du département

La forêt, avec ses 166 000 ha, couvre près du tiers du département (32%), dont une part importante de forêts domaniales (avec 33 500 ha soit 20 % des surfaces boisées). Les grands massifs forestiers se retrouvent notamment sur les côtes de Meuse et de Moselle (forêts de Saint-Amond, de Meine, de Puvenelle), le plateau de Haye (forêts de Haye, des Venchères, …), sur les collines sous-vosgiennes, sur le plateau lorrain (forêts de Mondon, de Parroy, …). La forêt, présente plusieurs visages, tantôt futaie de feuillus, tantôt taillis, tantôt sapinière. Elle est ici essentiellement vouée à la production de bois.

Des forêts installées sur les terres les moins fertiles

Les massifs forestiers se retrouvent le plus souvent sur les terrains les moins fertiles délaissés par l’agriculture. Ils occupent ainsi les crêtes et plateaux calcaires aux sols superficiels et drainants (côtes de Meuse et de Moselle, plateau de Haye), les terrains trop pauvres et secs (Lunévillois), ou au contraire les terrains trop humides (forêts de la Reine et de Parroy).

Des forêts marquées par l’histoire et leurs modes d’exploitation

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Plantations de résineux sur les côtes de Moselle : un témoignage des combats de la Premières Guerre mondiale

Jusqu’au milieu du XIXe siècle, le mode d’exploitation des forêts lorraines est resté le taillis-sous-futaie. Il permettait à la fois de fournir [bleu violet]le bois qui alimentait les nombreuses industries telles que salines, forges, verreries, cimenteries, tout en produisant du bois d’œuvre nécessaire pour la construction des bâtiments, et la menuiserie.[/bleu violet]. A partir de la seconde moitié du XIXe siècle, le charbon remplaçant le bois de feu, certaines forêts sont peu à peu converties vers de la futaie ; toutefois, le taillis-sous-futaie reste courant. Cette conduite en taillis-sous-futaie a eu tendance à réduire la part du hêtre dans les forêts, au profit de l’association chêne-charme, le hêtre ne rejetant pas de souche.
Les forêts, notamment sur la Côte de Meuse, la Woëvre et la Côte de Moselle, [bleu violet]ont été particulièrement touchées[/bleu violet], voire massacrées [bleu violet]lors des combats de la Première Guerre mondiale[/bleu violet]. Elles portent encore les traces des terrassements, tranchées, trous d’obus (tel que le site des combats de Bois-le-Prêtre, dans le massif forestier situé au nord-est de Pont-à-Mousson). Les plus meurtries ont dues être rasées et, dans les zones agricoles trop éprouvées pour être remises en culture, les reboisements, en général de résineux, sont venus recouvrir les cicatrices de la guerre. Ces paysages fortement artificialisés sont marqués par les plantations de pins noirs, que l’on retrouve notamment entre Dieulouard et Thiaucourt. [bleu violet]D’ailleurs, une démarche est actuellement engagée pour faire inscrire ces sites particuliers au Patrimoine Mondial de l’Unesco.[/bleu violet]

Plus récemment, c’est [bleu violet]la tempête du 26 décembre 1999[/bleu violet] qui a marqué les massifs forestiers en dévastant quelques 36 000 ha, touchant la moitié de la surface des forêts du département. Aujourd’hui, les parcelles forestières sont en cours de régénération, laissant place à des forêts beaucoup plus jeunes.

Typologie des paysages forestiers

D’une manière générale, la forêt est traitée en taillis-sous-futaie, avec des mélanges d’essences [bleu violet](hêtres, chênes sessiles et pédonculés, charmes[/bleu violet][bleu violet])[/bleu violet], les futaies se retrouvant essentiellement dans les forêts domaniales, et les[bleu violet] résineux[/bleu violet] sur les pentes des Vosges. Le hêtre est l’essence emblématique de la plupart des milieux calcaires, exigeant humidité et sols bien drainés. Le chêne sessile (ou rouvre) se développe sur les sols plus marneux et moins bien drainés moins favorables au hêtre. Il est aussi plus présent dans les forêts traitées en taillis, grâce à sa capacité à rejeter de souche. Enfin, on le retrouve sur les forêts jeunes installées sur d’anciennes zones agricoles, le chêne étant une essence de lumière. Le charme est lui aussi très présent, favorisé par le taillis. Les autres essences présentes sont l’érable champêtre, sur les argiles ; l’érable sycomore et l’érable plane dans les vallons froids ; le frêne dans les fonds de vallons ; le chêne pédonculé dans les vallons à sols riches et frais ; le chêne pubescent sur les rebords et versants ensoleillés. (source : Forêt et paysage en Lorraine, CRPF, ONF, août 2002).

Globalement, on distingue trois grands types de forêts sur le territoire :

  • les hêtraies installées sur les plateaux calcaires de Haye, du Pays-Haut et des côtes
  • les chênaies des dépressions argileuses et humides de la Woëvre, et des plaines et collines marneuses du plateau lorrain
  • la hêtraie-sapinière et les épicéas sur les grès du Piémont Vosgien

Les hêtraies des plateaux calcaires

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Futaie de hêtres sur le plateau de Haye

Les Côtes de Meuse et de Moselle, le plateau de Haye et le Pays-Haut, présentent un substrat calcaire, parfois marneux, où la hêtraie domine, traitée en futaie ou taillis-sous-futaie. Lorsque les marnes sont assez épaisses, l’agriculture s’installe, la forêt occupant les assises de calcaires durs. Les fronts de cuestas dominent les plaines, le revers forme des plateaux bosselés et creusés de vallons. Ces reliefs ont créé des particularités climatiques locales qui ont une influence directe sur les types de végétation avec des fonds de vallons froids et des hauts de versant secs et chauds.

Sur le plateau de Haye les forêts s’étendent largement sur les pentes et sur le plateau calcaire. Elles jouent un rôle paysager important en soulignant le front de côte. Aux abords de Nancy, la forêt de Haye est très fréquentée par les riverains. Entre Dieulouard et Thiaucourt, la forêt de résineux, à l’aspect artificialisé par les plantations régulières, s’étend largement sur le plateau et remplace les terres agricoles fortement touchées par les combats de la guerre de 1914-1918.

Dans le Pays-Haut, la forêt se concentre sur les rebords des vallons soulignant leur tracé sinueux et accentuant la transition franche entre le plateau ouvert et le fond de vallée.

Les chênaies du plateau lorrain et de la Woëvre

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Le Bois de Lagney s’étendant dans la plaine de la Woëvre

[bleu violet]Sur le Plateau lorrain[/bleu violet], les grandes forêts occupent les sols les plus pauvres composés d’alluvions issues de l’altération des grès vosgiens (forêts de Mondon et de Vitrimont) où l’on retrouve chênes sessiles, pins sylvestres et hêtres. La forêt de Parroy, quant à elle, s’installe sur des terrains argileux plus propices aux chênes pédonculés, pins sylvestres et aulnes glutineux. Ces grandes forêts domaniales ou communales, souvent traitées en futaies, cloisonnent le plateau agricole. Les boisements plus petits, traités en taillis-sous-futaies, s’installent sur les sommets des buttes : ils soulignent les formes subtiles du relief.

[bleu violet]En Woëvre[/bleu violet], la forêt de chêne pédonculé et de charme s’installe dans les dépressions argileuses humides et sur les terres lourdes délaissées par l’agriculture. S’y ajoutent souvent des hêtres et parfois le chêne sessile. Ce type de forêt couvre 80% des surfaces forestières de la plaine, la forêt de la Reine étant la plus représentative. Le taillis sous futaie, longtemps pratiqué et toujours de vigueur, a largement contribué à généraliser la chênaie-charmaie. L’épicéa, planté pendant les années 1945-1960, forme encore quelques peuplements, mais il est progressivement remplacé par le chêne car peu adapté à ces faibles altitudes. L’originalité de ces vastes forêts réside dans la présence des étangs.

Les pentes couvertes de hêtraies-sapinières des collines vosgiennes

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Forêt mixte de résineux et feuillus : hêtraie-sapinière des Vosges gréseuses

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Sur les pentes des Vosges, l’ambiance forestière est plus montagnarde, même à faible altitude

[bleu violet]Sur le piémont des Vosges gréseuses[/bleu violet], la hêtraie-sapinière se retrouve jusqu’à 300 à 400 mètres, puis laisse place à la sapinière à une altitude supérieure, cultivée sur les sols pauvres et acides. Cette forêt sombre participe largement à créer [bleu violet]une ambiance de montagne[/bleu violet], les sapins et épicéas évoquant déjà les sommets vosgiens tout proches.
Ces forêts forment de grands massifs essentiellement domaniaux cultivés depuis le milieu du XIXe siècle sur les pentes et les crêtes. En revanche, dans les vallées et à la lisière de ces massifs, des boisements plus récents se sont constitués sur des propriétés privées suite à l’exode rural que connaît cette région de montagne dans les années 1960. Ils forment le plus souvent des micro-boisements d’épicéas qui ferment le paysage des vallons abandonnés par l’agriculture. Lorsqu’ils sont cultivés en futaies régulières et monotones, les sapins et épicéas accentuent l’acidité et la pauvreté des sols, créant des milieux peu propices à la biodiversité. Toutefois, les forêts mixtes présentent une flore remarquable : violette blanche, primevère acaule ainsi qu’au niveau des lisières des boisements : épipactis de Mueller, gesse noire, mélampyre à crêtes, siler à feuilles à trois lobes…Les forêts sont aussi le refuge d’une faune diversifiée : mammifères (cerf, sanglier mais aussi blaireau, putois et chat sauvage sans oublier les chauves-souris), oiseaux (pics, gobe-mouche à collier, autour des palombes, chouettes et hibous…)

Les coteaux, des milieux spécifiques

Les milieux thermophiles

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Pelouse calcaire sur le coteau du Mont Saint-Jean (Jeandelaincourt) UP11

Des milieux [bleu violet]thermophiles[/bleu violet] (aimant la chaleur) se retrouvent sur le haut des côtes et certains plateaux où les conditions locales créent des milieux chauds et secs :

  • sols pauvres et caillouteux (rendzine), substrat calcaire (roche perméable) et pentes importantes laissent s’infiltrer rapidement les eaux ;
  • l’exposition sud ou sud-est forme des pentes ensoleillées où les températures sont plus élevées et l’évaporation plus intense.
    Ces conditions particulières sont favorables au chêne pubescent qui forme de petits boisements et des lisières. Les pelouses calcaires, qui sont le résultat du défrichement pour créer des pâtures à ovins, sont parfois colonisées par les arbustes faute d’entretien : prunelliers, cerisiers de Sainte-Lucie, genévriers, églantiers, cornouillers, … Les espaces tendent à se refermer, entraînant une diminution de la richesse biologique et un appauvrissement des paysages. Par les caractéristiques physiques du milieu, ces pelouses abritent une faune et une flore méridionale (méditerranéenne). C’est également le milieu naturel de prédilection des [bleu violet]orchidées[/bleu violet] (orchis pyramidale, ophrys abeille, orchis militaire, orchis bouc). Sur ces coteaux sont également présents bon nombre d’insectes : machaon, flambé, azuré pour les papillons, cigale des montagnes sans oublier la mante religieuse. Et bon nombre de reptiles affectionnant les endroits chauds sur ces coteaux : lézard des souches, vipère aspic, coronelle lisse…

De nombreuses collectivités locales et associations oeuvrent pour la préservation de ces milieux.

Les coteaux, des éléments majeurs du paysage

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Parcelles en friche entre les pâtures et la forêt

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Urbanisation et friches fragilisent les paysages de coteau (Bouxières-aux-Chênes)

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Paysage caractéristique des côtes : le village entouré de vergers, pâtures, boisements sur le sommet, cultures dans le fond de vallée

Les fronts de côtes constituent des entités naturelles caractéristiques des paysages de Lorraine. Ils sont composés d’un sommet raide taillé dans les calcaires, d’un talus en pente et d’une base convexe (en creux) où se sont accumulées les colluvions.
Ces coteaux, s’ils sont aujourd’hui moins cultivés que par le passé, présentent [bleu violet]une mosaïque de milieux[/bleu violet] : vignes, vergers, pâtures, jardins, pelouses calcaires, lisières forestières, …
S’ils ont été des espaces soigneusement entretenus, arborés et jardinés, ils apparaissent aujourd’hui parfois abandonnés, laissant la part belle aux friches.
Diverses dynamiques se sont succédées au cours du XXème siècle, qui expliquent la configuration actuelle des coteaux :

  • durant la première moitié du XXème siècle, les vergers et pâtures sont abandonnés, les vignobles disparaissent, les forêts colonisent le haut des talus en descendant des plateaux.
  • après la Seconde Guerre mondiale, l’urbanisation se développe, notamment dans les secteurs les moins reculés, certains vignobles de qualité se reconstituent sur la Côte de Toul, des vergers modernes se développent ponctuellement dans le Bayonnais.
  • de nos jours, les coteaux présentent des paysages remarquables bien visibles en s’affichant à l’horizon comme des [bleu violet]« vitrines » valorisantes du territoire[/bleu violet], mêlant vergers, vignes, pâtures, cultures, forêts et habitats. Toutefois, diverses dynamiques tendent à les fragiliser tels que la multiplication des friches, la fermeture des milieux par les forêts, la simplification et la disparition des structures arborées, mais aussi la consommation des espaces par des extensions d’urbanisation mal maîtrisées.
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Les vergers, en particulier lorsqu’ils sont matures, abritent une grande biodiversité (Laître-sous-Amance)

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L’occupation précise du territoire est encore bien perceptible sur de nombreux coteaux, ici le village de Bulligny, …

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Le parcellaire est lié aux modes d’occupation du sol : parcelles très découpées et en lanières sur le coteau, beaucoup plus vastes dans la plaine et sur le plateau

Les [bleu violet]vergers familiaux[/bleu violet] (vergers de plein vent) sont un des éléments emblématiques du paysage lorrain, étendus entre les terres labourables des villages et les forêts. Le plus souvent, il s’agit de prés-vergers, les arbres étant piqués dans un pré pâturé. Ils jouent également un rôle de brise-vent et protègent les sols de l’érosion. Les vergers traditionnels, contrairement aux vergers de production, présentent [bleu violet]un important patrimoine génétique[/bleu violet], souvent préservés par la mise en place de vergers conservatoires. Ils constituent des habitats pour des oiseaux devenus rares tels que la huppe fasciée, la chouette chevêche, la pie-grièche à tête rousse, le torcol fourmilier et le rouge-queue à front blanc. Ils sont utilisés par certains mammifères plus communs : fouine, loir, lérot et hérisson.
Ces vergers peuvent faire l’objet de réhabilitation dans le cadre des OPAV (Opérations Programmées pour l’Amélioration des Vergers).

Des milieux naturels riches et variés liés à l’eau

Les étangs

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De nombreux étangs ont été artificiellement créés dans la Woëvre afin d’assécher la plaine marécageuse. Ils constituent aujourd’hui des lieux de pêche (étang d’Amel)

Dans le département, certains étangs ont été créés artificiellement par les grands propriétaires fonciers et les [bleu violet]moines dès le Moyen-Age[/bleu violet]. Il s’agissait de valoriser les bas-fonds argileux et d’offrir aux populations une réserve de nourriture principalement sous forme de pisciculture. Sur le Plateau lorrain, de nombreux étangs ont été comblés au cours du XXe siècle, et il n’en reste que quelques-uns, dont celui de Parroy (UP11), un des plus vastes de Meurthe-et-Moselle. Les étangs sont nettement plus nombreux dans la partie sud de la [bleu violet]Woëvre[/bleu violet], la seule forêt de la Reine en comptant plus d’une dizaine, les plus intéressants étant l’étang de Rangeval, l’étang de la Mosée, l’étang Romé et le Neuf étang de Raulecourt. Ils constituent des sites abritant [bleu violet]une grande biodiversité floristique et faunistique[/bleu violet]. Autour des étangs se développe généralement une roselière, ceinture végétale riche et variée pouvant abriter certaines espèces remarquables d’oiseaux (Butor étoilé, canards, Héron pourpré, Rousserolle turdoïde, Phragmite des joncs, Blongios nain…) ainsi que de nombreuses espèces d’amphibiens (notamment la Rainette verte), d’insectes et de plantes patrimoniales (Potamots, Grande douve, Plantain d’eau à feuilles de graminées, Faux-nénuphar…).

Les ripisylves et forêts alluviales

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Les saules têtards soulignent le fil de l’eau (vers Lemainville)

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Saules et aulnes composant une belle ripisylve le long de la Meurthe (Azerailles)/UP12)

Le long des cours d’eau, les [bleu violet]ripisylves[/bleu violet] (végétation située le long des cours d’eau) jouent un rôle paysager et écologique essentiel, qu’elles se présentent sous forme linéaire ou en massif plus important. Elles soulignent le tracé des rivières, constituent, pour certaines, des habitats remarquables indispensables : refuges, lieux de nourrissage pour la faune (Chauves-souris, Castor…) et la flore (Nivéole printanière, Prêle d’hiver…). On y retrouve le plus souvent le saule, le peuplier, l’aulne et le frêne. Quelques beaux saules, parfois encore taillés en têtard, composent des paysages remarquables dans les fonds de vallées.
La ripisylve avec l’ensemble du cours d’eau et tous les éléments des vallées alluviales constituent de véritables [bleu violet]corridors écologiques[/bleu violet] permettant le déplacement et la migration d’un certain nombre d’espèces animales et végétales.
Ces corridors écologiques constituent pour partie la Trame Verte et Bleue, que les lois Grenelle imposent désormais de protéger.

Les tourbières

Dans le Piémont Vosgien, quelques rares[bleu violet] tourbières[/bleu violet] acides se rencontrent sur les substrats gréseux. Dans ce secteur, seule la tourbière de la basse Saint-Jean (Espace Naturel sensible départemental), sur la commune de Bertrichamps (UP15), reste en bon état de conservation. Elles sont constituées d’une mousse particulière : la Sphaigne accompagnée de certaines espèces particulières notamment des plantes carnivores (Rossolis à feuilles rondes…). Ce sont de vestes étendues de végétation rases parsemées de bouleaux des Carpates, de saules et de sapins qui rappellent parfois les paysages caractéristiques des steppes nordiques. La faune et la flore des tourbières acides sont de véritables [bleu violet]reliques des temps glaciaires[/bleu violet].
Dans le reste du département, des tourbières et marais alcalins existent mais restent rares. Les tourbières de plaine sont alimentées principalement par des sources en provenance des plateaux calcaires proches. Elles accueillent une faune typique : oiseaux (Busard cendré, Tarier des prés…), mammifères (Putois…) et libellules (Cordulie arctique, Leucorrhine à gros thorax). Les tourbières et marais alcalins abritent une flore riche et variée notamment certaines espèces patrimoniales comme la Linaigrette à feuilles larges ou le Scirpe glauque.

Les mardelles

Les [bleu violet]mardelles[/bleu violet], cuvettes de quelques dizaines de mètres de diamètre, se rencontrent dans les massifs forestiers du département (Forêt de la Reine, forêt de Parroy) installées sur sols argileux et marneux. Leur origine serait due à la fonte de lentilles de glaces développées au sein d’un sol gelé ou d’une origine humaine en tant qu’abreuvoirs, fosse à rouir, habitat, carrière d’argile. Ces zones humides intraforestières sont occupées par une végétation de sphaignes et de bouleaux au sein de la chênaie-charmaie qui les entoure. Ces mardelles ont un intérêt floristique indéniable et peuvent abriter des espèces rares. Elles représentent également un milieu favorable à l’accueil de certaines espèces de libellules dont certaines spécifiques (Aeschne affine), de nombreuses espèces d’amphibiens dont certaines patrimoniales (Rainette verte, Salamandre tachetée, Tritons crêté et alpestre) ainsi qu’à certaines espèces de crustacés.

Les prairies humides

Autre milieu naturel en Lorraine, les [bleu violet]prairies[/bleu violet] qui se caractérisent par une végétation herbacée plus ou moins complexe de graminées, de légumineuses et de plantes diverses utilisées pour la nourriture des animaux soit en pâturage soit après fauche. Ces prairies résultent d’un défrichement ancien pour la mise en place d’activités agro-pastorales. On retrouve ces prairies principalement dans les vallées alluviales avec différents types de prairies en fonction de leur éloignement du cours d’eau. Ces prairies peuvent être le refuge d’un certain nombre d’espèces [bleu violet]d’oiseaux rares[/bleu violet] comme le Tarier des prés et d’espèces de papillons liés à des plantes très particulières pour leur cycle de vie comme le Cuivré de marais mais aussi certaines libellules comme l’Agrion de Mercure au niveau des fossés. Elles accueillent une flore diversifiée liée aux conditions hydriques notamment certaines espèces remarquables comme le Myosotis des marais ou la Stellaire des marais.

Le lac de Pierre-Percée

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Le lac de Pierre-Percée, une retenue d’eau artificielle au milieu des sapins

Caché au milieu des forêts mixtes de sapins et de feuillus (hêtres et bouleaux) du Piémont Vosgien dans le sud-est du département, [bleu violet]le lac de Pierre-Percée[/bleu violet] est une vaste retenue d’eau artificielle (304 ha) servant à alimenter en eau le système de refroidissement de la centrale nucléaire de Cattenom (Moselle) et à soutenir les débits de la Meurthe. Malgré ses dimensions, il apparaît relativement confidentiel car caché depuis la route qui le contourne (RD182) ; seules quelques rares percées visuelles au travers des boisements permettant de l’apercevoir.
Depuis le village de Pierre-Percée, situé non loin de ses berges, quelques activités de loisirs de pleine nature sont proposées : pêche, canoë, parc d’aventure, randonnées, mais la baignade reste interdite, …
Cette vaste étendue d’eau immergée au milieu de la forêt vosgienne compose des [bleu violet]paysages originaux[/bleu violet] qui évoquent les grands lacs canadiens.
Cette étendue d’eau permet d’accueillir de nombreux oiseaux en hivernage, donc certains peu communs en Lorraine tels que les Plongeons arctique et catmarin, les Harles bièvres et Harles huppés, ainsi que des oiseaux en migration (Nette rousse, Tadorne de Belon, peu commun en Lorraine).



A noter :
Pas moins de 163 sites sont répertoriés par le Conseil Général de Meurthe-et-Moselle dans le cadre la politique départementale des Espaces Naturels Sensibles (ENS), parce qu’ils sont fragiles, rares ou menacés.
Ces sites participent à la richesse et la diversité des paysages du département : ils composent sa structure paysagère. Il s’agit notamment de milieux humides (marais de Droitaumont à Jarny, tourbière de la basse Saint-Jean à Bertrichamps, vallée de la Meurthe de Bertrichamps à Saint-Clément, vallée du Madon et du Brénon, …), de milieux forestiers (vallon de Bellefontaine à Champigneulles, vallée de la Moulaine, …) ou de milieux ouverts (pelouse calcaire de Sion-Vaudémont, …). Contact : Muriel BALLIE / SENSE / mballie@cg54.fr)

De nombreux autres partenaires oeuvrent en faveur de la préservation de la biodiversité et des paysages : Région Lorraine, DREAL Lorraine, Conservatoire des Espaces Naturels, Parc Naturel Régional de Lorraine, Office National des Forêts, associations, ....