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Le Lunévillois constitue la partie orientale du vaste plateau lorrain qui s’étend entre le massif vosgien et la Côte de Moselle sur les départements de la Moselle, de la Meurthe-et-Moselle et des Vosges. Il est constitué par le revers de la côte du Muschelkalk et s’inscrit entre le Pays des Etangs et la plaine de la Nied qui s’étendent au nord (Moselle), les côtes infraliasiques (vallées du Sânon et de la Meurthe) à l’ouest et au sud, et les Vosges à l’est. Ainsi délimité, il s’étend sur 40 km d’est en ouest, pour 15 km du nord au sud en Meurthe-et-Moselle. Le relief est peu marqué, ondulé par la vallée de la Vezouze et ses affluents qui le traversent de Blâmont à Lunéville. Contrairement au plateau du Saulnois qui le prolonge au nord de la vallée du Sânon, les paysages agricoles sont essentiellement composés d’herbages. Les boisements, nombreux, cloisonnent le plateau avec trois grandes forêts (Parroy, Mondon et Vitrimont) et une multitude de petits bois. L’ensemble est resté très rural, les villages ne comptant pas plus d’une centaine d’habitants à l’exception de Blâmont (1300 habitants).
Un plateau au relief aplani creusé par la vallée de la Vezouze et ses affluents
Blâmont, dans la vallée de la Vezouze : un site bâti niché dans la vallée, cadré de coteaux boisés
La vallée de la Vezouze, ambiances de prairies et de bocage - Marainviller
Un relief amplement ondulé, souligné par le dessin des parcelles agricoles, les structures végétales et les boisements
Les formes douces du relief sont soulignées par les boisements qui occupent les pentes et les plis – Laneuveville-aux-Bois
Paysage agricole ondulé : le relief souple est souligné par les parcelles et les nombreux petits boisements – Vue vers l’est depuis le sommet du Léomont
Le massif des Vosges, une ligne d’horizon discrète à l’est
Les reliefs des Vosges marquent la ligne d’horizon à l’est
Des paysages agrosylvicoles marqués où les prairies alternent avec les massifs boisés
Les paysages offrent une agréable alternance de prairies de fauche, de pâtures et de forêts - Bénaménil
Taillis-sous-futaie de charmes et de chênes – Forêt domaniale de Parroy
Des transitions paysagères douces et progressives entre les cultures et les prairies en un subtil fondu-enchaîné qui révèle les inflexions du relief par un passage progressif des prairies (dans les fonds) aux cultures (sur les plis)
L’occupation agricole du sol souligne les reliefs : les pâtures s’installent dans les plis aux sols plus humides et plus lourds, tandis que les cultures occupent les terres les moins humides sur les pentes - Laneuveville-aux-Bois
Un maillage dense de petits villages et de bourgs le plus souvent nichés dans les creux des vallées, à proximité de l’eau
Village installé dans la vallée de la Blette - Mignéville
Des villages ruraux présentant un patrimoine rural de qualité
Un village-rue lorrain : maisons mitoyennes disposées de part et d’autre d’une rue élargie d’usoirs - Vitrimont
Les frontons qui ornent les portes des maisons du Pays de la Vezouze sont l’œuvre des tailleurs de pierre italiens venus au début du XVIIIème siècle pour reconstruire les villages et bourgs suite à la guerre de Trente Ans – Autrepierre
Le bourg de Blâmont et son riche patrimoine architectural
De nombreux villages qui présentent une architecture et une typologie villageoise marquées par les reconstructions du XXème siècle (Première et Seconde Guerres mondiales)
Victimes des bombardements, les villages ont été reconstruits en respectant la typologie du village-rue, mais en apportant plus de modernité : maisons moins profondes, ouvertures plus larges, urbanisme plus aéré, … - Vého
Les villages de la Reconstruction présentent une urbanisation moins compacte que les villages-rue traditionnels – Reillon
Village-rue peu touché par les guerres et conservant une typologie traditionnelle : maisons accolées plus profondes que larges construites de part et d’autre d’une rue élargie d’usoirs - Autrepierre
Les cimetières militaires, témoins des combats qui ont meurtri le territoire
Cimetières militaires, un lieu de mémoire tiré au cordeau : dans celui de Reillon reposent 5428 soldats allemands et de 1326 soldats français tués durant les deux guerres mondiales – Reillon
Les éoliennes, une irruption verticale monumentale sur l’horizontalité du plateau
L’échelle des éoliennes du parc éolien du « Haut des Ailes » semble relativement adaptée aux amples ondulations du relief - Gondrexon
Dans cette unité, les milieux naturels forment une mosaïque d’habitats composée d’habitats forestiers (forêts de Parroy, de Vitrimont et de Mondon), de cours d’eau avec leurs ripisylves, leurs prairies et leurs zones humides associées. Ils englobent des espaces agricoles extensifs, composés de cultures et d’élevage mais sans vastes secteurs de grandes cultures céréalières comme dans la vallée du Sânon. La Vezouze et ses prairies associées font d’ailleurs parties du réseau Natura 2000, en accueillant par exemple le Cuivré des marais. Les forêts de Vitrimont et de Mondon sont très proches de la Meurthe mais elles en sont séparées par la voie de chemin de fer et par la N59, entraînant une rupture de continuité. Cette unité aux habitats diversifiés (lisières forestières, prairies de la Vezouze en fond de vallée) offre un grand potentiel d’axes de déplacement et de territoires de chasse pour les chauves-souris. Le fort de Manonviller, avec ses salles et galeries souterraines, est un refuge pour plusieurs espèces de chiroptères dont le Grand Murin et le Petit Rhinolophe.
Les forêts sont composées d’un chevelu important de ruisseaux, expliquant leur humidité. Elles sont constituées d’aulnaies et de frênaies avec la présence de l’Orme lisse et des plantes rares comme le Lis martagon et la Langue de serpent. Cet habitat forestier constitue un abri et un lieu de reproduction pour les mammifères (cerf élaphe, chat forestier, etc.) et les amphibiens (Crapaud Sonneur dans les mardelles et les ornières). Il est également remarquable d’un point de vue ornithologique avec la présence de rapaces et d’autres oiseaux forestiers (Bécasse des bois, Chouette hulotte, etc.).
légende de la carte d'analyse critique
Atouts :
Les grands massifs forestiers humides d’un seul tenant, non fractionnés, réservoirs de biodiversité (rares à l’échelle départementale)
Les autres bois et forêts : ils rythment les paysages agricoles du plateau et soulignent les ruptures de reliefs
Les plis et les fonds de vallée : facteur de diversification des paysages, grâce aux transitions paysagères douces en « fondu enchaîné » entre les cultures sur le plateau et les prairies dans les fonds, et à la présence de structures végétales plus nombreuses (ripisylves, haies, …)
Les ceintures vertes autour des villages (prés-vergers, jardins) : des espaces de transition précieux entre les zones habitées et les paysages agricoles de grandes cultures, une mise en valeur et une inscription harmonieuse de la silhouette des villages dans les paysages agricoles
Vergers et jardins forment un paysage de qualité aux abords des villages - Vého
L’élevage : facteur de diversification des paysages et des milieux (présence de prairies et pâturages) et d’animation (troupeaux)
Fragilités :
La simplification des espaces agricoles par l’intensification des pratiques agricoles : suppression des structures végétales, corridors pourtant nécessaires à la circulation des espèces, remembrement en grandes parcelles pour la céréaliculture
Dilatation des échelles et simplification du paysage suite à l’intensification des pratiques agricoles - Autrepierre
La fragilisation des silhouettes des villages suite à :
Les bâtiments agricoles, implantés en dehors de la ceinture végétale qui entoure les villages, fragilisent la qualité de la silhouette du village – Vého
L’absence de végétation autour des bâtiments agricoles dévalorise la silhouette du village – Gondrexon
Dévalorisation de l’entrée du bourg et de la vue sur le site bâti niché dans la vallée suite à la construction de quelques maisons récentes le long de la route – Blâmont
La dévalorisation des centres des villages par des ruines ou des rénovations inadaptées
Centre de village à valoriser : espaces publics, réseaux, rénovation des façades – Gondrexon
La poursuite du développement éolien : Elle pourrait poser problème pour les oiseaux, les chiroptères et le paysage